Dure au mâle

#série « les ruptures »

C’est quelqu’un qui m’a dit… « Dure au mâle » ?

Oui, je fais la dure même quand j’ai mal. Sous les corps de volontaires endurants, je me venge du mâle avec qui durent-durent les moments pas si doux. It’s raining des tas de beaux mâles prêts à l’emploi dans les saunas, dans les hammams.

À l’arrière des [black rooms]
Je suis [la reine des scélérates]
À qui sourit la vie
Marcher sur l’eau
Éviter les péages
Jamais souffrir
Juste faire hennir
Les chevaux du plaisir*

*Plaisir :
1. (Ici)
Les sensations érotiques agréables, notamment dans l’acte sexuel.
(Synonyme : jouissance)
2.
Sensation ou émotion agréable, liée à la satisfaction d’un désir, d’un besoin matériel ou mental.
(Synonyme : bien-être)

Ce mâle me fait du bien, un bien dévorant, un bien addictif, entre 2 douleurs, à 8 sur une échelle de 10, au moment de la gifle, les 2 crans restants me donnant la force d’enfiler des talons pour aller gigoter mon cul sous le nez de ces mâles perpétuellement en rut.
Je n’attends pas d’eux des caresses, ni des paroles sucrées au miel, mais du catch, du vrai. Je cherche celui qui saura me mettre KO. Mais, à force de mâle-traitance, je connais ma douleur, elle est si violente qu’un seul de ces médic-amants ne suffit pas, il me les faut en cocktail, je dois surdoser si je veux ressentir une petite amélioration des symptômes.
Je bodyhite pour booster mon cardio, et combattre la flétrissure. Même si je ne suis pas dupe : n’importe quelle vide-couille trouvera des candidats, mais j’aime observer la surprise dans les regards, l’intello grise et solitaire, encore pas trop mal foutue, venue réclamer d’être souillée à qui mieux-mieux dans le bouge moite… Portes ouvertes, mise en abyme dans les miroirs, mon corps perdu sous des kilos de peaux dégoulinantes, c’est la main de qui ? La bouche de qui ? Les bites de qui ?
Dans la rue, dans un commerce, ou par suggestion sur FB, ils me font leurs yeux de velours, ils me reniflent à distance, les gars, et je leur renvoie mon regard de diva-domina. Mais le one-one, no way. Entrée gratis au sauna, champagne en prime pour les salopes qui crient dans les alcôves…
– Vous avez l’air essouflée, dit la serveuse dans un clin d’oeil en m’offrant du champ au sirop de gingembre…
– 1er round, répond crânement la morfale.
Elle m’imagine en manque, la vieille divorcée ou mâle-baisée ? Je ne fais qu’augmenter la dose pour m’éviter de sombrer.

Le Mâle-Monstre m’envoie encore quelques « je t’aime » quotidiens, comme pour vérifier que sa putain est toujours dans les starting blocks, prête à accourir s’il la siffle.
Pourquoi fallait-il que je m’y amourache, à ce fantôme si peu généreux ? Les mots, encore eux, ces mots-là dans la bouche du plus pervers, du plus fou, du plus égoïste, du plus absent, du plus mâle-adroit…

Ignore le, bloque le, crache lui à la gueule…

… Du plus dur.
Il dégaine un mot étonnant de douceur, un mot « comme avant », et à lui seul, sur le plateau de la balance, il pèse plus lourd que tous les gaillards du bouge.
Même sans champagne, c’est encore lui qui me met KO.

Un avis sur “Dure au mâle

  1. Considérablement touchée, jusqu’à ce que plus rien ne s’oppose à la nuit… Merci Lady, vous êtes sublime sensible.

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