22h22

#Au sombre héros de l’amer.

Je la vois, cette minute où tu m’oublies…
Je la guette, tu sais, prête à bondir avant qu’elle ne s’achève, s’il te prenait l’envie de me montrer être là, encore, un peu.

22h18, j’ai quatre minutes pour le dire, à chaque fois différemment. Toujours vouloir te surprendre, quand tu es pourtant tellement blasé, tenter d’attirer ton attention, un signe, une appréciation, un commentaire, peut-être un compliment…
Peut-être un « Je t’aime ».
Au mieux, un « Douce nuit »…
« Chérie », ça fait longtemps que ça, c’est fini.

Je compile mes 22h22, par séries, par thèmes, couleurs ou noir & blanc, vidéos, gifs… T’aimer m’aura au moins permis ça, inventer, me perdre dans les images, les couleurs, les bidouillages… Comme si toi, tu pouvais t’autoriser l’exigence, vu ton piètre investissement à nous sauver. Je sais bien que rien de tout ça ne pouvait t’émouvoir, mais tu jubilais de ma fidélité à ce rituel, fier d’avoir su enchaîner une vieille putain généreuse et docile, comme la chienne excitée qui jape et sautille frénétiquement pour réclamer la main de son maitre…
2, 2, 2, 2… Nous étions 2, je le voulais.
Je t’envoyais mon corps-bonbon, mes rires de nous savoir synchronisés, à ce moment précis, n’être qu’un. Loin et unis.
1 minute.
Du moins, je me plaisais à le croire…

Je la vois toujours cette heure, notre heure. Comme une alarme aux larmes amères.
Amertume.
L’amer tue, tu sais ?

Ce 22h22 là, je ne l’ai pas envoyé.
Ce dernier jour, tu étais en retard.
7 minutes, une éternité…
Ma nuit fut grise.

Un avis sur “22h22

  1. Sublime ta dernière photo envolée en noir et blanc. Pas grise, non. Mais comme catapultée dans le ciel.

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