Repli

Feat. Miossec et Vendredi sur mer.

Parfois, le corps se lasse. Mais c’est d’abord la tête qui alerte, le cœur qui cesse de battre… pour cet autre. L’indifférence qui s’installe, l’ennui, peut-être même le dégoût.
Je ne vibre plus.

Il fait chaud et ça tombe bien. Je nage… ça me nettoie de toi. De ce gâchis. De l’amertume qui s’accroche encore comme de la crasse tenace.
On reste amis ?
Ne pas nous noyer dans la fange nauséabonde des rancœurs qui alimentent les commérages et les romans, le théâtre et les chansons.

Sur mon désir, sur tes promesses
Crachons veux-tu bien
Sur mon plaisir, sur tes caresses
Crachons veux-tu bien

J’ai besoin de vide pour mieux me remplir.
Me débarrasser de nous pour réapprendre à m’ouvrir.
Oublier ton odeur pour savoir m’enivrer de nouveaux parfums.
Cicatriser pour réclamer que d’autres mains me griffent.
Ne plus attendre tes mots pour brûler à ceux de nouvelles bouches.
Gommer le souvenir du moelleux de tes couilles, et enfouir mon nez dans une autre entre-jambes musquée…

Je m’en vais pour tout recommencer
Je m’en vais pour n’jamais m’assagir
Je m’en vais car tout est si léger
Je m’en vais en te regardant dormir
Je m’en vais pour n’jamais t’oublier
Je m’en vais sans même te l’écrire

Arrête de faire encore comme si, et laisse moi partir.

Je veux commencer quelque chose de nouveau
Laisse-moi espérer un avenir plus beau…

Je me replie pour mieux me redéployer. Un repli patient, nécessaire et serein. Un décrochage pour me retrouver, une retraite pour m’adoucir la tête et sauver ma peau.
Et si, quand je m’enfuis au royaume d’Onanie, je prononce encore ton nom, je débranche alors mes joujoux et enfile mes chaussures de running. Je sais comment me défouler, autrement… Sinon, il y a aussi le jet d’eau brûlant, réglage intensité max, sous la douche…
Je m’éloigne, encore, encore.
Il me faut ce temps là, en doutes, en colère, en fatalisme, en résignation, en lucidité.
Apaisée. Nouvelle. Différente. De cette épreuve, de cette douleur, de la maladie d’Amour…

En pointillés, je reprends, doucement, posément et surtout consciemment.
Conscience que j’y ai le droit, que mon corps n’est pas bousillé par notre bifurcation, que l’impatience reviendra, et, qu’en attendant, un simple frôlement me sauve.

Extraits :
– « Crachons veux tu bien », album « Boire »
– « Je m’en vais », album « 1964 »

Un avis sur “Repli

  1. Chère Lady,
    Comme vous, j’enfile mes baskets. M’apaiser.
    Vos mots me donnent du courage. Adoucir et alléger.
    En attendant le printemps.

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