Madame est servie !

Feat. Alain Bashung.

L’hypothèse d’un malentendu est exclue
Madame n’a cessé cessé d’être douce

Madame n’a cessé, cessé…
La rengaine tourbillonnait sur mes lèvres, accompagnant mes pas glissés sur le pavé parisien. Dingue d’être aussi détendue, sachant ce qui m’attend ! Liftée, allégée, désintoxiquée, désalcoolisée, 60 en ligne de mire, fuck les années !
C’est le printemps, et Seb m’attend.

« Je veux te voir baiser ». Il avait visiblement aimé jouer au mâle qui partage et dirige, ravi que les gars le remercient, lui… Et moi, j’avoue que le jeu, dans lequel nous avions soudainement basculé, dirigé par ce jeune escogriffe chevelu à la bouille innocente, m’avait étonnamment excitée. Il avait fait le fier, le petit coq, c’était adorable d’observer sa métamorphose. Ça l’avait aussi mis dans une forme particulièrement impressionnante, son imagination en était boostée. Il voulait poursuivre, j’avais dit let’s go !

En lui-même, notre duo incongru et assumé, me procurait des bouffées de plaisir, son enthousiasme un peu naïf me charmait, il savait me montrer une certaine forme d’attachement un peu improbable, son sourire était réellement contagieux, et il s’appliquait à vouloir obtenir mon trophée de la « bouche-à-cunni » la plus efficace.
Adorable, sans histoire, simple… What else?
Il répétait que, c’était fou tout de même, notre complicité, ce courant qui passe si bien, « comme on échange vachement, j’te jure, je kiffe… »
Échanger ? Des photos, de loin en loin, en se répétant qu’il fallait vite recommencer, suivies de ses ribambelles d’emojis aubergine, langue et éclaboussures… Ça n’allait guère plus loin, mais il faisait preuve d’une attendrissante persévérance à me satisfaire, depuis notre toute première fois, où j’avais joué à la prof bienveillante et disponible, l’encourageant à développer son indéniable potentiel. « Des capacités insuffisamment exploitées. Peut mieux faire »…
Il m’avait dit combien, déjà ? 36, 38 ? Plus de vingt ans d’écart, et alors? C’était délicieux. Il me paraissait ado, sauf quand il se selfisait au boulot, peut-être pour me prouver qu’il n’était pas qu’un gamin fou.
Je riais de ses petites vidéos où il tentait, en se tortillant avec sérieux et force mimiques, de faire saillir sa toute mignonne musculature dont il était très fier. Je le complimentais comme on complimente un gosse qui ramène une bonne note…

OK, jouons, bogoss !
J’en veux 6, débrouille toi ! Un joli petit cocktail de nuances, des gars qui rient, pas des sauvages, pas des bourrins, pas des lourdingues, pas des hardeurs, pas des zobsédés du GB en bulldozers… mais des corps doux pour un full body-body, des langues qui se faufilent partout, de la bave en gel de massage, des chuchotements vicieux dans mon cou, des caresses et du pétrissage, et du temps, surtout, du temps… Pas de ces types qui pilonnent le plus vite possible parce qu’ils croient que c’est comme ça qu’on honore une femelle, et qui crachent en moins de cinq minutes, avant de devoir laisser la place…
Non, 6 esthètes de la jouissance, 6 artistes de la baise, 6 maîtres du plaisir…
Débrouille toi, trouve-les moi…

« Tu vas en pleurer de plaisir ».

Madame n’a cessé cessé d’être douce…
Peur? Moi, jamais !
Un sauna aux lumières rouges, aux miroirs embués, aux grilles ouvertes sur les regards… Ils remercient pour le spectacle. Le personnel bienveillant tamponne ma carte de fidélité et veille à mon bien-être:
Une Queen des bas-fonds, dirty slut assumée, une Diva de la fange… C’est précieux pour leur petite entreprise !

Ils sont là, tous là, et le jeune fou jubile de mon regard stupéfait, mais satisfait.
L’hypothèse d’un malentendu est exclue
Madame n’a cessé cessé d’être douce
Madame n’a cessé cessé d’être douce…

Aucun malentendu, ma commande est livrée, je passe en mode vorace.
Madame a faim !
Et le festin de Madame est servi, le maître queux en chef de rang !
Que ma fête commence…

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