trop tard,trop cher connard !

Mon très, trop, cher connard, mon p’tit con, mon beau salaud, mon crétin, mon sagouin, mon tricheur, mon menteur, mon p’tit mec, mon sale petit con…
Il y avait de la tendresse dans les mots de Jade, mais le Coquin n’y captait rien. Trop occupé à lustrer sa superbe, il jouait l’offusqué, et grimpait au quart de tour dans les tours, dont il avait ensuite toutes les peines du monde à redescendre, le temps de digérer la vexation où il adorait disparaitre, des jours à faire du boudin, comme le benjamin capricieux de la fratrie qu’il ne cesserait jamais d’être, frustré de ne pas avoir eu la plus grosse part du gâteau…

Jade, l’éternelle amoureuse, idiote et naïve, mais si généreuse… Si sexy aussi… Si perverse surtout. Le Coquin l’aimait pour ça, et juste pour ça. Il en avait besoin, de la folie vicieuse de cette fausse-sage, mais il était incapable de se l’avouer, de le lui dire.
Il la voulait patiente et dévouée à sa queue, et seulement à sa queue. Obsédé de la surveillance, tout en lui cachant sa vie. Forcément, qu’il fallait la lui cacher, car son mystère était un condensé d’hypocrisie. Des femmes ? Oh oui, il lui en fallait, des douces, des dociles, des amoureuses… Là était son énergie : être aimé. Il voulait être gavé de preuves d’amour. Une seule ? Ce n’était même pas envisageable. Mais il exigeait qu’elles lui soient toutes exclusives.
Comme des potiches alignées sur une étagère, des papillons épinglés dans un cadre… Il collectionnait.
Sauf qu’à ce jeu, le faux pas est vite arrivé… Plusieurs numéros de téléphone, vite cacher la moindre trace du passage de la précédente, et des mensonges, des mensonges, forcément…
C’était oublier un peu trop vite l’acharnement des concubines à obtenir chacune la certitude d’être la seule.

Jade, il avait su la détourner de son univers de débauches multiples. Et la faire couler, pleurer, exploser, déprimer… Celle-là, faut dire qu’elle ne faisait pas les choses à moitié !
Il lui répétait qu’aucun cul n’avait jamais encaissé sa grosse queue comme le sien, tout en la reléguant parmi les potiches périmées.
C’est quand il apprenait les velléités de la belle à s’en aller jouir ailleurs, que le Coquin revenait tirer sur sa laisse.
Et Jade, la douce perverse adoratrice des sodomies à sec, renonçait direct aux rencarts programmés avec d’autres mâles bien membrés… C’est qu’elle l’avait dans la peau ce Monstre qui ne le lui rendait pas bien !

Puis un jour, elle s’est dit qu’elle vieillissait et qu’il lui faisait perdre les précieuses dernières années où elle serait encore baisable.
Ses messages se réduisaient comme une peau de chagrin, il ne se foulait même plus à la convaincre de l’attendre.
Ce ne furent pas les oeillades excitantes de prétendants tout frais qui amenèrent le déclic pour prendre la poudre d’escampette, et s’en aller fissa exhiber son cul encore potable sous leurs regards concupiscents, mais bien le ras-le-bol de l’enfumage dont elle devenait de plus en plus lucide.
Le Coquin tenta bien encore une fois, comme un remake trop éculé, de l’embobiner de ses sirupeuses déclarations d’amour, la pilule était aigre et ne passait plus. À bout d’arguments, il se mit alors à l’insulter, la traitant de dépravée, crachant son mépris sur tout ce qui avait auparavant fait qu’il la choisisse et la baise.

Mais Jade, la sensuelle louve grise au cul qui s’ouvrait à la moindre approche de sa bite, était déjà loin… À caracoler sur les plus beaux étalons de Paname, à se shooter au reniflage de couilles, à lustrer des glands de son abondante salive, à inonder des ventres de ses geysers et à se goinfrer de litres de foutre…

Qui part à la chasse perd sa place !
Maintenant, c’est elle qui épingle les papillons de nuit sur un grand cadre à la gloire de son cul.
Jade la naïve s’est métamorphosée en Jade l’Ogresse…
Trop tard, trop cher connard, si beau Coquin, dans le fond pas si malin…

Tu l’as vu, mon cul ? Ben tu n’l’auras plus !

Laisser un commentaire